Professeurs, AED (surveillants) et AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) en grève, accompagnés de lycéens et de parents, ont formé un cortège de 250 à 300 manifestants, depuis le collège Philippe Cousteau de Tignieu jusqu’au collège Martin Luther King de Charvieu.
Les mots d’ordre : « De l’argent pour l’éducation, pas pour les marchands d’canons ! », « 35 élèves par classe ? On n’en veut pas ! », « Le choc des savoirs ? On n’en veut pas ! »
En fin de manifestation, les prises de parole d’enseignants de collège, de professeures des écoles, d’un responsable FCPE des parents d’élèves, et d’une lycéenne de terminale… ont mis en avant le manque criant de moyens, aussi bien humains que matériel.
Une professeure du collège de Tignieu : « […] Ce qui nous rassemble aujourd'hui c'est le constat que localement, l'école n'est pas à la hauteur de nos ambitions. Quand, à Tignieu, un prof de musique est nommé fin mars, qu'un contractuel démissionne au même moment car les conditions d'exercice sont trop dures, qu'on découvre avec effroi qu'un chef d’établissement absent peut être remplacé par une personne en intérim sur deux établissements, ou qu'on peut passer des mois sans chercher à remplacer un secrétaire de direction, que les permanences se font dehors trop souvent, même en hiver, par manque de personnel, mais aussi parce que malgré des travaux nos locaux sont sous-dimensionnés, et que pour finir, la fuite dans le privé, ce n'est plus seulement pour nos bons élèves mais aussi pour nos super AED… la colère monte !
Et ces constats, de manière un peu différente, c'est ceux de tous nos établissements : le résultat d'une politique d'année en année de réduction des coûts dans l'Éducation nationale, et donc des postes, et d'une campagne de dénigrement qui empêche de recruter les personnels qui nous manquent dans une zone trop peu attractive...
Alors on adresse des courriers, on se déplace au rectorat… Mais la seule réponse c'est du mépris. Et une nouvelle loi : le « choc des savoirs » ! Désorganiser encore plus les services, faire des groupes de niveau pour stigmatiser encore plus les élèves alors que depuis des années nous n'avons plus assez de temps à leur consacrer pour progresser ; arrêter des cours en petits groupes parce qu'ils sont trop coûteux ; augmenter le pourcentage d'heures supplémentaires nécessaires au fonctionnement de l'établissement, et ainsi supprimer encore des postes.
Aujourd'hui, ensemble, avec les collèges de Crémieu, Pont de Chéruy et Charvieu, mais aussi avec les écoles et les lycées, nous disons : « Stop ! De cette école-là, celle de l'austérité, nous n'en voulons pas ! Donnez-nous simplement les moyens de faire progresser tous nos élèves, qu'eux - et nous - travaillent dans des conditions dignes, et qu'enfin, on retrouve le plaisir d'apprendre. »
Une lycéenne de terminale : « Nous élèves soutenons à 100% la cause. Des classes de 35, c'est inimaginable ! Cela va juste créer encore plus d'écart et moins de prise de parole. Des classes de niveaux, hormis l'inégalité, on ne voit pas l'intérêt. Nous nous aidons les uns les autres selon les niveaux et ça apporte du bienfait aux uns comme aux autres.
On vous remercie tous infiniment de prendre au sérieux le bien de notre futur. L'école est faite pour nous aider, pas pour nous mettre en difficulté.
La réforme, nous élèves, on n’en veut pas ! »
A la fin de chaque intervention, les applaudissements sont nourris.
Les manifestants se sont réunis en Assemblée générale au gymnase du collège de Tignieu. « 3 collèges (Tignieu, Pont de Chéruy et Charvieu) sont en grève reconductible jusqu'à jeudi. Ensuite, « collège mort » vendredi.
Nouvelle réunion samedi matin devant la mairie de Pont de Chéruy et possible manifestation. Tractages auprès des écoles primaires ce jeudi pour inviter les parents au rassemblement de samedi matin.
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