FO, c’est quoi ?
FO, ce sont des femmes et des hommes dans une organisation libre et indépendante, qui se réunissent pour défendre leurs droits, d’en obtenir de nouveaux, de se faire respecter.
FO regroupe tous les salariés, chômeurs et retraités au-delà de leurs choix politiques, religieux ou philosophiques pour représenter leurs intérêts communs.
FO, ce sont près de 15 000 implantations syndicales réparties sur tout le territoire de métropole et ultra-marins avec 103 Unions Départementales, des Fédérations nationales représentant tous les secteurs d’activité, toutes regroupées au sein de la Confédération Force Ouvrière.
Au plan européen et mondial, Force Ouvrière est membre de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) et de la Confédération Syndicale Internationale (CSI).
FO participe aux travaux du Comité syndical consultatif auprès de l’OCDE (TUAC). Elle est également impliquée dans les « Activités pour les travailleurs » de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) à Genève.

FO, notre histoire.
Née en 1895 sous l’appellation CGT, la CGT-FO est apparue sous ce sigle en 1948 à l’initiative de militant(e)s refusant l’emprise du parti communiste sur la CGT.
Le principe et la pratique de l’indépendance syndicale sont au cœur de FO. Cette indépendance vaut à l’égard des partis politiques, des gouvernements, de l’État, du patronat et des églises.
Force Ouvrière ne prend pas position à l’occasion des consultations politiques électorales à tous les niveaux. A une seule exception en 1969, conforme aux statuts confédéraux, à l’occasion d’un référendum parce que nous avions considéré que la mise en place d’un sénat économique et social conduirait au corporatisme et à l’intégration du mouvement syndical, deux éléments contraires à l’indépendance.
À l’origine, au plan syndical, de la création de nombreuses structures de protection sociale collective (Unédic - Retraites complémentaires notamment), la CGT-Force Ouvrière, communément appelée Force Ouvrière a toujours considéré que la pratique contractuelle était un outil important pour construire et développer des droits collectifs à tous les niveaux (interprofessionnel - branches d’activité - entreprises).
Attachée aux valeurs républicaines (Liberté - Égalité - Fraternité - Laïcité), elle défend le service public et la sécurité sociale comme des structures assurant des droits égaux aux citoyens.
Ligne de conduite de Force Ouvrière depuis 1895, l’indépendance syndicale est aussi ce qui assure son avenir en tant que valeur fondamentale.
La base fondatrice de Force Ouvrière
FO se réfère à la Charte d’Amiens, le symbole de l’indépendance du syndicalisme par rapport au politique.
Votée le 13 octobre 1906 lors du IXe congrès de la CGT, la Charte d’Amiens est une véritable déclaration des droits du syndicaliste et du citoyen. Elle proclame hautement l’indépendance du syndicat par rapport à l’État oppresseur, au patronat exploiteur et à l’ensemble des partis politiques.
Une des spécificités du syndicalisme français
Elle est la résultante d’une longue réflexion théorique et pratique du mouvement ouvrier français. Elle est la résultante aussi des vifs débats entre le syndicalisme révolutionnaire et d’autres courants qui souhaitaient faire du syndicalisme la courroie de transmission de leur ambition politique. Sur ordre de Lénine, le PCF le fera ouvertement dès 1921 avec la création de la CGTU.
Nombre de travailleurs vont rejoindre l’idée d’indépendance du mouvement syndical face au politique en voyant ce qui se passe en Angleterre et en Allemagne. Les deux centrales syndicales y sont totalement inféodées, au Labour Party à Londres et au Parti social-démocrate d’Allemagne à Berlin. Or ces derniers se déchirent régulièrement en lutte de tendances, ce qui nuit à l’action syndicale à la base.

FO ou Le IXe congrès d’Amiens.
Le congrès s’ouvre à Amiens, ville ouvrière de Picardie, dans un climat lourd du deuil de la catastrophe de Courrières survenue six mois plus tôt, où 1 100 mineurs ont trouvé la mort.
Le 8 octobre, premier jour du congrès, le guesdiste Victor Renard dépose une motion visant à établir une collaboration entre la CGT et la SFIO, créée l’année précédente. Elle est rejetée par 736 voix contre 34, et 37 abstentions.
Le 13 octobre, Griffuelhes propose une motion radicalement inverse, qui est adoptée par 834 voix, 8 contre et une abstention. Le congrès confirme donc l’article 2 constitutif de la CGT : la CGT groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat. Il indique aussi, entre autres, qu’il préconise comme moyen d’action la grève générale.
L’article 2 est une déclaration marquante. Elle est en effet, souligne le congrès, une reconnaissance de la lutte de classe qui oppose, sur le terrain économique, les travailleurs en révolte contre toutes formes d’exploitation et d’oppression, tant matérielle que morale, mises en œuvre par la classe capitaliste contre la classe ouvrière.
Quant à la liberté d’opinion… Le Congrès affirme l’entière liberté, pour le syndiqué, de participer, en dehors du groupement corporatif, à telles formes de lutte correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors.
La Charte d’Amiens
Le CONGRES CONFÉDÉRAL D'AMIENS confirme l'article 2, constitutif de la C.G.T.
La C.G.T. groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat...
Le Congrès considère que cette déclaration est une reconnaissance de la lutte de classes qui oppose, sur le terrain économique, les travailleurs en révolte contre toutes les formes d'exploitation et d'oppression tant matérielle que morale, mises en œuvre par la classe capitaliste contre la classe ouvrière.
Le congrès précise sur les points suivants cette affirmation théorique:
dans l'œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, L'accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d'améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, L'augmentation des salaires, etc...
Mais cette besogne n'est qu'un côté de l'œuvre du syndicalisme; il prépare, l'émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l'expropriation capitaliste; il préconise comme moyen d'action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd'hui groupement de résistance, sera, dans l'avenir. le groupement de production et de répartition, base de réorganisation sociale.
Le Congrès déclare que cette double besogne, quotidienne et d'avenir, découle de la situation des salariés qui pèse sur la classe ouvrière et qui fait à tous les travailleurs quelles que soient leurs tendances politiques ou philosophiques un devoir d'appartenir au groupement essentiel qu'est le syndicat.
Comme conséquence, en ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l'entière liberté, pour le syndiqué, de participer, en dehors du groupement corporatif, à telles formes de lutte correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu'il professe au dehors.
En ce qui concerne les organisations, le Congrès décide qu'afin que le syndicalisme atteigne son maximum d'effet, l'action économique doit s'exercer directement contre le patronat, les organisations confédérées n'ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui en dehors et à côté, peuvent poursuivre, en toute liberté la transformation sociale.
Congrès des 8 -14 Octobre 1906
(texte adopté par 830 voix contre 8 et 1 blanc)
