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🔴INTERSYNDICALE FERROGLOBE FRANCE et réunion au ministère de l’Industrie – 26 novembre 2026

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    FO38
  • il y a 2 heures
  • 6 min de lecture
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Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs les députés et sénateurs, Merci de nous donner la parole aujourd’hui. Nous sommes représentatifs des salariés des sites d’Anglefort, des Clavaux et de Montricher et nous portons ici une parole indispensable : celle de la réalité du terrain.


1. Une filière sous tension et des salariés dans l’incertitude ⚠️


Depuis plusieurs mois, nous alertons sur la situation de Ferroglobe France et de nos sites :

Arrêts des fours et de la production,

• Absence de visibilité industrielle,

• Une inquiétude croissante des salariés face à un avenir flou.


Dans nos sites, des salariés sont aujourd’hui en activité partielle, subissent une perte de salaire, et vivent avec l’angoisse permanente d’une reprise d’activité incertaine.


2. Une France et une Europe trop lente, trop divisée sans Politique Industrielle forte d’accompagnement de l’Industrie française


La crise a démarré en 2018 avec l'arrivée de Trump au pouvoir, avec ces taxes douanières sur le silicium jusqu'en 2021 et une nouvelle crise en 2024, avec de nouveau l’arrivée de Trump et de encore une fois ses taxes douanières.


Pendant que nos concurrents internationaux protégeaient leurs industries, nous, en France et en Europe, nous attendions.

Nous devons convaincre 27 pays avant d’agir, souvent avec des visions nationales plutôt qu’une vision européenne.


Le gouvernement français s’est mobilisé fortement ces dernières semaines et a joué un rôle déterminant dans l’obtention de cette majorité. Néanmoins, nous regrettons que le silicium ait été exclu de ces mesures. Il n’est pas évident de devoir rallier une majorité alors que les autres continents, eux, décident en quelques semaines.


3. Le vote du 18 novembre : un progrès… mais une incohérence majeure


Le vote européen a protégé le ferro-silicium et d’autres ferro-alliages.C’est positif, et nous le reconnaissons.

Ces mesures de sauvegarde adoptées notamment pour le ferro-silicium montrent qu’il était possible d’anticiper et de protéger une production stratégique avant qu’elle ne soit en difficulté.


Les sites qui produisent ces ferro-alliages ne sont pas aujourd’hui en activité partielle, ce qui démontre que la protection fonctionne lorsqu’elle est appliquée au bon moment.


À l’inverse, les sites spécialisés dans le silicium métal ont dû solliciter l’activité partielle, une demande validée par la DREETS, preuve que la filière est réellement en situation de fragilité.


Cette différence de situation confirme qu’une protection européenne cohérente, intégrant également le silicium métal, est nécessaire pour éviter que ces difficultés ne deviennent structurelles.


Mais le silicium métal, lui, reste exclu.


Pourtant :

  • Les baisses de parts de marché sont identiques,

  • La concurrence déloyale est identique,

  • La menace de disparition dans les années à venir est identique.


Et surtout :

Le silicium est un matériau stratégique, comme nous l’a prouvé la réquisition des sites producteurs de silicium en 2020 pendant la crise du COVID, notamment pour les produits sanitaires.


Il conditionne :

  • L’électronique,

  • Les semi-conducteurs,

  • Les batteries,

  • Les panneaux solaires,

  • La robotique,

  • La défense (aucun drone ne vole sans silicium).


Protéger une partie de la filière et laisser l’autre s’effondrer n’a aucun sens. C’est stratégiquement incohérent et affaiblit la souveraineté européenne dans des métaux critiques comme le silicium métal. Avec une vision court terme, uniquement basée sur le prix du silicium métal à court terme, nous n’assurons pas le maintien de notre autonomie à long terme et favorisons de plus des transports depuis des pays lointains, ce qui est contraire aux objectifs climatiques de réduire les émissions de CO2. C’est technologiquement dangereux.

C’est économiquement irresponsable.

Sans mesures de sauvegarde nous sommes en grand danger avec des conséquences sociales, la disparition d’un savoir-faire historique et une perte industrielle non seulement locale mais à l’échelle européenne.


4. Ce que nous demandons à l’État aujourd’hui


La France doit porter une position claire et cohérente :


  • Inclure le silicium métal dans les mesures de sauvegarde ou alors trouver un mécanisme de subvention directe aux entreprises qui maintiendraient la production de silicium métal au sein de l’UE pour maintenir une autonomie. L’aide publique doit être autorisée et revenir sur la scène pour protéger l’extraction et la production des métaux stratégiques.


Pourquoi la France, ne demanderait elle pas une dérogation pour obtenir l’utilisation des fonds européens pour soutenir cette filière ?


  • Garantir une stratégie industrielle française pour la filière silicium.

  • Assurer un avenir concret aux sites produisant du silicium, au-delà des annonces et des éléments de langage.


Conclusion


Monsieur le Ministre,


La souveraineté industrielle n’est pas un discours, c’est une décision, c’est un choix. Et ce choix doit être fait maintenant.


Nous avons besoin d’un cap clair. Nous avons besoin d’une Europe protectrice. Nous avons besoin d’un État qui assume la défense de ses industries stratégiques.


Les femmes et les hommes de FERROGLOBE, eux, sont au rendez-vous. Ils se battent, malgré les arrêts, malgré les pertes de salaire, malgré l’incertitude. Ils attendent aujourd’hui que l’État, l’Europe fassent leur part.


Nous sommes prêts à travailler avec l’État et avec l’ensemble des acteurs concernés pour garantir un avenir durable à la filière.


Merci.

Retour de la réunion au ministère de l’Industrie – 26 novembre 2026


La réunion au ministère a permis de clarifier plusieurs points concernant la situation du marché du silicium et les outils de protection commerciale envisageables pour les années à venir.


  1. Mesures de sauvegarde : une première avancée

Les mesures de sauvegarde appliquées récemment aux ferro-alliages représentent une première étape importante. Le silicium ayant été exclu de cette procédure peut sembler négatif à première vue, mais cette exclusion permet d’éviter un échec probable de la procédure et d’ouvrir la voie à un dispositif plus adapté.


Cette protection mise en place pour les ferro-alliages permet :

  • De sécuriser une partie de la production européenne,

  • De concentrer la réflexion stratégique sur le silicium,

  • De préparer une action mieux ciblée et plus susceptible d’aboutir.


  1. Deux outils potentiels pour FERROGLOBE

A. Les mesures de sauvegarde


Les mesures de sauvegarde sont un mécanisme permettant de protéger le marché européen contre une hausse brutale des importations, provenant de n’importe quel pays. Il s’agit d’un outil général, non ciblé.


Conditions nécessaires :

  1. Une augmentation significative des importations sur une période déterminée.

  2. Un préjudice grave ou une menace de préjudice grave pour l’industrie européenne.


Délais et durée :

  • Mise en place : 4 à 5 mois, pouvant aller jusqu’à 9 mois.

  • Durée d’application : 4 ans, renouvelable une fois.


B. L’anti-dumping

La procédure anti-dumping vise à contrer les importations vendues à des prix anormalement bas, inférieurs à leur valeur normale, créant un préjudice économique pour l’industrie européenne.


Caractéristiques :

  • Les droits appliqués sont généralement plus élevés que dans une sauvegarde.

  • Ils visent uniquement les pays identifiés comme pratiquant le dumping (pour le silicium : Chine et Angola).


Délais et durée :

  • Mesures provisoires possibles en 60 jours.

  • Durée d’application des mesures définitives : 5 ans.


  1. Quelle stratégie pour le silicium ?

Pour FERROGLOBE, la stratégie la plus cohérente consiste à attendre la publication des résultats de l’exercice 2025 (prévue mi-février 2026) afin de disposer d’un dossier complet et solide.

Selon l’analyse présentée au ministère, l’anti-dumping serait l’option la plus susceptible d’aboutir favorablement auprès de la Commission européenne.

Un calendrier prévisionnel réaliste indiquerait une visibilité sur l’avenir du silicium d’ici fin du premier semestre 2026.


  1. Engagement des acteurs locaux et de la direction

Monsieur CRESPY, directeur des opérations, a réaffirmé son engagement aux côtés des salariés pour défendre l’avenir du silicium, que ce soit pour demain ou pour les années à venir. Depuis plus de deux ans, il porte ce dossier au niveau gouvernemental et demeure mobilisé.

Nos élus locaux (maires, députés, sénateurs) sont également pleinement investis.Ils ont joué un rôle important dans l’obtention des mesures de sauvegarde sur les ferro-alliages et restent engagés pour soutenir la filière silicium et la protection de nos sites.


  1. Perspectives

La situation reste complexe et l’année 2026 s’annonce difficile, avec plusieurs étapes encore à franchir. Cependant, nous disposons désormais d’une visibilité plus claire, ainsi que d’une stratégie cohérente et partagée pour défendre la production de silicium en Europe.


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