PRESSE : Article du Dauphiné Libéré
Métropole de Grenoble
Bus criblé de balles : un « acte délibéré qui aurait pu être dramatique »
Une demi-douzaine de coups de feu ont été tirés sur un bus, au terminus de la ligne C7 dans la zone commerciale de Comboire à Échirolles, dans la nuit de lundi à mardi.
Le conducteur, alors seul à bord, est sorti indemne mais l’émotion suscitée par ces faits d’une extrême gravité a conduit les salariés de la société M’Tag à exercer leur droit de retrait, mardi. Des mesures ont été prises et les bus et tramways circuleront à nouveau normalement ce mercredi.
Le bus était stationné à cet arrêt, terminus de la ligne C7 dans la zone commerciale de Comboire, lorsqu’il a été criblé de balles. Le chauffeur a pu trouver refuge derrière le petit local en bois implanté à proximité, d’où il a donné l’alerte.
Alors que la sécurité dans les transports en commun était précisément le sujet du “débat de la semaine” proposé mi-mars aux lecteurs isérois du Dauphiné libéré, des événements d’une rare gravité ont conduit les conducteurs et conductrices des bus et des tramways M’Tag, ainsi que les contrôleurs et les salariés des agences Mobilité, à appliquer leur droit de retrait, ce mardi 23 avril.
La nuit précédente, peu avant minuit, le bus numéro 3409 de la société de transports en commun de l’agglomération grenobloise avait en effet été criblé de balles alors qu’il était à l’arrêt à l’angle des rues du Drac et du Mont-Aiguille, dans la zone commerciale de Comboire à Échirolles, au terminus de la ligne C7, qui fait quasiment face au magasin Décathlon.
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Le véhicule – tous feux éteints et moteur tournant — était alors vide de passagers mais son conducteur faisait sa pause, assis derrière le volant, lorsqu’il a entendu plusieurs détonations, aussitôt suivies de bruits de verre brisé.
Des projectiles tirés à l’arme automatique
Une vitre venait de voler en éclats et d’autres avaient été étoilées par des projectiles d’arme à feu, tirés en rafale, vraisemblablement depuis une voiture qui a disparu dans la nuit.
Paniqué, le malheureux conducteur a tout juste eu le temps de plonger à terre avant de sortir indemne du bus pour aller se réfugier derrière le petit local du terminus d’où il a aussitôt appelé son poste de commandement.
Sur les instructions du régulateur de ligne, et une fois tout risque apparemment écarté, il s’est remis au volant pour quitter les lieux et se mettre en sécurité à l’arrêt du Colonel-Manhès, sur l’avenue du même nom à Échirolles.
C’est là qu’il a été pris en charge et que les policiers grenoblois, rapidement alertés, ont procédé aux premières constatations avant que leurs collègues spécialistes en police technique et scientifique ne procèdent, ce mardi, au relevé des traces et indices sur le bus rapatrié au dépôt de Sassenage.
Au moins sept impacts de balles tirés avec une arme automatique – dont on ignore encore le calibre — ont ainsi été relevés sur l’arrière du véhicule et des morceaux de métal ressemblant à des ogives ont été prélevés.
« Ce qui s’est passé à Comboire est inadmissible »,
s’est insurgé Georges Garcia - délégué du syndicat majoritaire Force Ouvrière et secrétaire du comité santé et sécurité conditions de travail (CSSCT) au sein de M’Tag- en dénonçant des faits « à la fois gratuits et très graves ».
La brigade de transport en commun de la police nationale déployée sur les lignes les plus sensibles
« Notre collègue n’a rien pu faire. Il n’a pas vu le tireur mais les balles ont traversé le bus et fait exploser des vitres ! Il n’y a rien qui justifie ça ! Et on n’a pas connaissance de faits qui se seraient produits récemment pouvant expliquer une telle vendetta, même si les incivilités et les agressions sont toujours aussi nombreuses sur le réseau »,
poursuivait-il.
De son côté, la direction de M’Tag a fait savoir, par le biais d’un communiqué que « devant la gravité de la situation, le matin du 23 avril, (elle) avait pris la décision de suspendre la ligne C7 » avant que les syndicats n’appellent au droit de retrait général. Il ne sera pas reconduit ce mercredi.
La direction de M’Tag et le conducteur du bus concerné ont déposé plainte et toutes les images de vidéosurveillance du secteur ont été remises aux enquêteurs du Service local de police judiciaire (SLPJ, ex-Sûreté départementale) qui cherchent à identifier le ou les tireurs.
En attendant, une réunion extraordinaire du CSSCT a été organisée, mardi après-midi, entre les dirigeants de M’Tag et les représentants syndicaux qui ont ensuite été reçus par le préfet de l’Isère, Louis Laugier. Celui-ci a « fermement condamné cet acte d’agression délibéré qui aurait pu être dramatique pour les agents du service public ».
Et d’ajouter que « dès demain matin (mercredi 24 avril, NDLR), le dispositif dédié d’une brigade de transport en commun de la police nationale sera déployé sur les lignes les plus sensibles, dont celle qui a fait l’objet de tirs lundi soir. Et un renforcement du déploiement de vidéoprotection sera mis à l’ordre du jour des prochaines instances ».
COMMUNIQUE DE PRESSE MTAGCS
CSSCT
Bonsoir à toutes et tous,
Suite à la CSSCT extraordinaire, la direction s’est rendue compte de la gravité des faits et du problème de réactivité afin d’informer les agents dès la 1ere r"e de service.
Nous avons demandé :
⦁ Le retour des agents de prévention pour un accompagnement des conducteurs.
⦁ Plus d’éclairages publics sur les secteurs sensibles.
⦁ Que la direction affirme auprès des autorités sa volonté ferme d’une brigade des transports chargée de la sécurité des lieux publics, des biens et des personnes autour des transports.
⦁ Une transparence dans les communications internes afin que le personnel soit informé en temps réel.
La direction a reconnu ce droit de retrait et limite la C7 jusqu’à dimanche à Colonel Manhès dès la nuit avec une fin d’exploitation vers 23 heures.
En préfecture vers 16h30, La CSSCT a été reçue par le directeur de cabinet du Préfet, l’adjoint responsable de la police nationale et l’adjoint responsable de la gendarmerie.
La CSSCT a pu rappeler l'état embryonnaire de la brigade des transports sur le bassin grenoblois et la préfecture nous a exprimé sa volonté de faire monter en effectifs et en compétences cette brigade.
Nous avons également été informés :
⦁ D’une mise en place d’une brigade de Sécurité intégrée aux transports dès demain et de sa présence spécifique sur la C5, la C7 et la Iigne A de 10h à 18 heure.
⦁ La volonté du déploiement de la vidéo surveillance sur certains secteurs sensibles avec l’ensemble des collectivités.
⦁ Dès demain, coté gendarmerie, la présence des deux patrouilles cinéphiles sur les lignes périphériques.
La police nous a confirmé qu’il y a eu 7 tirs avec un calibre moyen (Pas du plomb) et l’enquête est en cours d’instruction avec l’exploitation des caméras des magasins.
La CSSCT a eu en Iigne à plusieurs reprises notre collègue de travail qui a eu une nuit quasi blanche et qui est complétement choqué psychologiquement.
Nous lui avons exprimé notre soutien en lui avons souhaité un prompt rétablissement tout en restant à sa disposition.
Dans tous les cas, ne prenez aucun risque et si vous pensez que votre poste n’est pas adapté pour votre sécurité, n‘hésitez pas à vous retirer en invoquant le DROIT DE RETRAIT.
Sachez que l’ensemble des élus de la CSSCT reste à votre disposition et n’hésitez pas à vous rapprocher d’eux.
Merci aux élus des différents syndicats présents ce jour et de la réactivité des collègues de travail qui ont appliqué leur droit de retrait individuel sans la moindre hésitation.
Georges Garcia - délégué du syndicat majoritaire Force Ouvrière et secrétaire du comité santé et sécurité conditions de travail (CSSCT) au sein de M’Tag
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